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Le Chien écrasé

29 janvier 2011

Noël ? Un jeu d'enfant !

enfants_au_travailPlace aux entrepreneurs audacieux. Vous voulez profiter des fêtes pour faire votre beurre, mais vous décidez de faire travailler des enfants par soucis de précision, de finances ou autre. Pour vous, le Chien a choisi quelques pays qui vous laisseront rêveurs. Histoire de bien préparer les prochaines fêtes de fin d'années.

Par Mathieu Ruiz Barraud

 

Chine : des joujoux fait par des mi-mines

Si vous êtes intéressé par l'industrie du jouet à moindre coût, c'est en Chine que vous trouverez votre bonheur, et le marché est en pleine expansion. L'empire du milieu fabrique près de 90% de la production de joujoux. Une aubaine car  la main d'œuvre y est vraiment bon marché : au pire des cas, le salaire minimum est à 129 € (région de Shanghai).

Mais mieux, la législation relative au travail des enfants est complétement brumeuse. La loi interdit l'embauche de personnel de moins de 16 ans, mais sur le terrain, la réalité est tout autre. Selon un récent rapport du Bulletin du travail en Chine, un pourcentage non négligeable des 400 millions de moins de 16 ans serait au turbin. Mais le manque de coopération de la part des instances politiques empêche tout chiffre précis. Une aubaine on vous dit.

 

Italie: son Colisée, ses volcans, et ses cordonniers de sept ans.

Oui, les enfants grandissent et les jouets ne suffisent plus. La dictature de l'image fini par les pousser vers l'univers fun et bigarré de la mode. Et pour vous, industriel, qui cherchez la réelle précision dans la confection de Jeans, bottines et autre Perfecto, quoi de mieux que les mains de bambini ?

Au pays de la mozzarella et de la chaussure cirée, l'Unicef avance un chiffre de plus de 300'000 enfants travaillant dans les nombreuses usines du pays, mais aussi dans les rues. Un vivier de main d'œuvre peu qualifiée mais peu onéreuse : un enfant ne demande en Italie qu'un salaire de 30€ par semaine en moyenne. Une broutille en comparaison des 800€ de salaire minimum pour un ouvrier du textile.

Le travail des enfants se localise plutôt dans le sud de l'Italie, plus particulièrement dans la région de Naples.

Mais attention, le domaine est chasse gardée de la mafia. Donc un conseil aux industriels tentés par l'aventure italiennes : une balle dans la tête arrive vite...

Côte d'Ivoire : Chaud cacao !!

Qui dit fêtes dit bien évidemment chocolat. Si vous vous sentez prêt a franchir le pas et à entrer dans le monde merveilleux de la confiserie, alors la Côte d'Ivoire est pour vous.

Le pays est le premier pays africain exportateur de cacao, et c'est dans les champs de cacaoyer que les enfants sont présents de manière significative. Des petites mains expertes dans l'art d'ecabosser les fèves de cacao. Une étape primordiales dans le processus de fabrication de chocolat. Celui qui finira dans le ventre des joyeux fêtards entre la dinde et l'ouverture des cadeaux.

Depuis quelques années, la politique du gouvernement concernant la lutte conte le travail des enfants semble porter ses fruits. Les enfants de moins de 6 ans ne sont pratiquement plus impliqués dans l’exploitation (2,8%). La participation des enfants de 6 à 9 ans est beaucoup plus significative (33,6%), et le taux monte à 64% pour la tranche 10-14 ans.

Mais pour l'instant le gouvernement en Côte d'Ivoire souffre d'un léger dédoublement de personnalité, ce qui laisse une marge de manœuvre plus souple. Profitez-en ça ne va peut-être pas durer.

 

Guatemala : Oh la belle bleue...

Une fête sans feux d'artifice, c'est un peu comme un Suisse sans argent. Au Guatemala, vous trouverez des professionnels du domaine de moins de 1 mètre 40. Ces ouvriers spécialisés sont au nombre de 3'500 environ dans la période qui précède les fêtes.

Mais la situation se dégrade pour vous qui voulez travailler dans cette branche. Le Programme international de l'OIT pour l'abolition du travail des enfants, s'est allier au Gouvernement et avec des ONG sur place. Ils cherchent à mettre en œuvre un projet afin de protéger 2 500 enfants en les empêchant d'entrer dans le secteur de la fabrication des feux d'artifice. En même temps, ce projet a pour but de retirer 2 200 enfants travaillant dans ce secteur dans les alentours de Guatemala City.

Des conditions de travail de plus en plus difficiles pour un entrepreneur vaillant.

 

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12 décembre 2010

Crashera, crashera pas ?

 

avionsDe nos jours, rien n'est moins sûr que l'avion. Alors que l'affaire du crash Rio-Paris refait surface, voici un tour d'horizon des compagnies qu'il vaut mieux éviter.

Par Agathe Rigo

Pan America et KLM : au mauvais endroit, au mauvais moment.

L’une des plus grandes catastrophes aériennes de l’histoire résulte d’une succession d’erreurs humaines qui conduisent à la mort de 583 personnes. Le 27 mars 1977, une bombe explose dans l’aéroport de Las Palmas. Tous les avions sont donc priés d’atterrir à Ténérife, situés quelques kilomètres plus loin. Une demande à laquelle se plie le vol charter de la compagnie Pan America.

En phase d’atterrissage, le Boeing 747 reçoit pour consigne de se ranger derrière un autre Boeing, appartenant à la compagnie hollandaise KLM. Hélas, les conversations entre les deux avions et la tour de contrôle se parasitent. A l’issue d’un quiproquo dans les consignes, le Boeing de KLM décolle et se retrouve nez à nez avec l’appareil de la Panam. En plein brouillard, il remet les gaz. Mais ça ne suffira pas pour éviter la collision. Il n’y aura aucun survivant dans le Boeing de KLM. La Pan America fera état de 64 rescapés.

L’impopulaire:l’airbus A330 d’Air France.

Qui a tort ou raison dans l’histoire cela reste à déterminer. Ce qui est sûr cependant, c’est le nombre de victimes : 228 morts pour une défaillance technique. Le 1er juin 2009, le vol AF 447 Rio-Paris explose en plein vol, ne laissant aucun survivant et perdant les boîtes noires dans les abysses de l’océan Atlantique. Une défaillance des sondes de vitesse Pitot constitue vraisemblablement l’une des principales causes du crash. Même si Air France se dédouane en mettant implicitement en cause Airbus et Thales, fabriquant des sondes, dans un memorandum publié jeudi 25 novembre par Libération, le mystère n’est pas levé pour autant. Et les familles de victime continuent de s’interroger.

La liste noire de l’Union européenne

Depuis 2006, l’Union Européenne met régulièrement à jour une liste noire, regroupant toutes les compagnies aériennes, dont l’exploitation est, soit interdite sur le territoire européen, soit autorisée sous couvert de certaines conditions. Ce qui n’a pas empêché certaines agences de voyages de vendre des billets sur ces avions poubelles. Mais que les usagers réguliers des oiseaux de métal se rassurent : le législateur vient de sévir.

Le 18 novembre dernier, la proposition de loi « visant à sanctionner la commercialisation de titres de transport sur les compagnies aériennes figurant sur la liste noire de l’Union européenne », a en effet été adoptée. Le contrevenant s’expose à une amende de 7500 euros et le voyagiste est également tenu d’informer « des solutions de transport de remplacement ».

Si cette loi pourrait éviter bien des drames, elle n’empêche pas les catastrophes aériennes d’arriver, pas plus que les attaques terroristes, dont les avions demeurent une cible de choix. Sinon, comme moyen de transports un peu moins risqué, il reste toujours le canoë…

3 décembre 2010

Le retour des anti-avortement

Le 17 juin 1975, l’avortement est légalisé en France. Plus de 40 ans après, la légitimité de la loi portée à bout de bras par Simone Veil est sans cesse remise en cause par certains Catholiques.

Par Elise Anne

Samedi dernier à Toulouse et à Bordeaux, des groupes anti-avortement se sont en effet retrouvés pour une « prière contre l’avortement » sur le parvis des cathédrales des deux villes. Face à eux, des manifestants pro-IVG étaient là pour défendre la liberté, et rappeler que « l’avortement est un choix ». Les uns ont reproché aux autres d’être « anti-catholiques», les autres ont reproché aux uns d’être « anti-liberté »... Une manifestation « en marche pour la vie » et donc contre l’avortement aura lieu le 23 janvier à Paris.

Anti-IVG à l’école

Autre cas de figure, toujours la semaine dernière : un professeur d’histoire-géographie a été suspendu quatre mois à Manosque pour avoir montré à ses élèves une vidéo très explicitement anti-IVG. Les adoles­cents n’ont pas eu le droit de sortir de la salle sous peine d’être notés absents. Or, de quel droit peut-on forcer de jeunes étudiants à regarder des images aussi dures ? Qui plus est dans une optique de propagande, puisque l’enseignant a distribué des tracts contre la loi Veil durant le cours.. De tels cas avaient déjà été signalés au sein de lycées privés, mais c’est une première dans le public.

Pour Fiammetta Venner, rédac­trice en chef de la revue Prochoix, cela illustre un retour des mou­vements « pro-vie ». Elle fait un parallèle avec « l’arrivée de Benoît XVI à la tête de l’Eglise catholique » qui aurait « renforcé la position des traditionalistes chrétiens en entamant une guerre avec les modernistes ».

D’ailleurs, dans le livre qu’il vient de publier, le pape Benoît XVI justifie sa position anti-IVG de cette manière : « Paul VI a eu raison. Il était convaincu que la société se prive elle-même de ses grands espoirs en tuant des êtres humains par avortement. Combien d’enfants qui auraient pu devenir un jour des génies, qui auraient pu apporter du neuf à l’humanité, nous offrir un nouveau Mozart, nous apporter de nouvelles découvertes dans le domaine technique sont-ils tués? ». Ou un Hitler. Combien de ces enfants morts des coups de leurs parents auraient pu être des génies ? N’est-ce pas un faux-argument ? La femme a longtemps revendiqué le libre choix, aujourd’hui ses droits sont sans cesse remis en cause. Leur affirmation dans la société est une bataille sans fin.

3 décembre 2010

Sexualité : Deux mille ans d’absolutisme

the_popeAvec ses déclarations sur le préservatif, Joseph Ratzinger tente de redorer son image. Difficile par contre de revenir sur les deux millénaires de religion catholique.

Par Mathieu RUIZ BARRAUD

Les déclarations du pape is­sues de son livre ont eu l’ef­fet d’une bombe médiatique. Une explosion bien orchestrée par les services de communication du Vatican. Il était temps, car le Saint-Père avait remué une bonne partie des croyants avec ses décla­rations sur le même bout de latex en 2009. Il se rend alors en Afrique pour une semaine de tournée, et annonce que la capote n’est pas une solution contre le sida. « Au contraire cela aggraverait le pro­blème », déclare-t-il dans toute sa candeur biblique. Or, il se trouve sur un continent où le virus touche 25 millions de séropositifs, 67% du total mondial. Avec 470 millions de chrétiens en Afrique (en majorité catholique), un tel discours est à l’époque considéré comme irres­ponsable par la plupart des ONG concernées. Mais aujourd’hui, Ratzinger veut « une sexualité plus humaine » et admet l’utilisation du préservatif pour des cas bien spécifiques. Il cite l’exemple des prostituées.

Joseph, un arriviste ?

Si la position de l’Eglise parait changer sur la sexualité, elle n’est en aucun cas impulsée par Joseph Ratzinger. En 1968, le pape Paul VI, dans son encyclopédie recon­naît que « l’Église n’estime nul­lement illicite l’usage des moyens thérapeutiques vraiment néces­saires pour soigner des maladies de l’organisme, même si l’on prévoit qu’il en résultera un em­pêchement à la procréation ». A l’époque, le sida n’avait pas en­core été décelé, et l’Eglise n’a ja­mais vraiment suivi officiellement le Saint-Père. La raison ? Pour la plupart des soutanes vaticanes, le préservatif équivaut à un acte meurtrier. Il est à classer au même titre que l’avortement au centre du combat catholique (cf p.5). 

Par la suite, le premier enseigne­ment de Jean-Paul II se fait sur un sujet similaire. Entre septembre 1978 et novembre 1984, il donne une série de conférences sur la sexualité de ses fidèles. Si par cet acte, il arrive à changer le discours officiel de l’Eglise en parlant plus librement d’un sujet alors tabou, il ne révolutionne pas le genre et ne fait pas de ses croyants des gens libres sur le plan sexuel. 

Pour Joseph Ratzinger, le cas est différent. Il avait été depuis le dé­but de son pontificat d’un purita­nisme extrême. Malgré ce revire­ment inattendu, il est difficile de s’imaginer, un jour, le Saint-Père distribuer des préservatifs avec l’ostie pendant la messe, ou auto­riser l’ouverture d’un sex-shop sur la place Saint-Pierre. 

La frustration à la sauce catho

Difficile de ne pas penser à la frustration lorsque le sujet de la sexualité est abordé avec le catholicisme. Avec la création du Pêché originel dans la Bible, l’Homme doit avoir honte de toute tentation. On entre alors dans une ère de refoulement sexuel par l’Eglise. Toute envie est reconnue comme mauvaise. Le sexe au Vati­can, c’est pour se reproduire. La concupiscence, est mal vue : le plaisir, on ne le trouve qu’au para­dis. 

En 1930, le pape Pie XI, suivant la doctrine d’Augustin, père de l’Eglise latine, remet une couche de verni sur la conception du mariage. Celui-ci avait été profondément modifié par le libéralisme qui régnait. Le mariage était alors considéré comme un contrat social, ce qui rendait le divorce licite. Pie XI écrit alors le Casti Connubii. Avec cette encyclique, le Pape tente de remettre ses moutons sur le droit chemin. Il repositionne clairement le Vati­can contre le divorce, le sexe hors mariage, l’avortement et l’homosexualité. 

Soixante-dix ans après, le discours de l’Eglise n’a pas vraiment avan­cé. Malgré Vatican II, qui a ouvert la religion catholique au monde moderne, l’aspect sexuel de la société est figé si l’on se place du point de vue du Vatican. Les déclarations de Joseph Ratzinger peuvent ouvrir une voie nouvelle. Mais il doit mener un autre pro­blème de fond en même temps : La pédophilie et les prêtres. Et là, c’est de la sexualité du corps reli­gieux dont il est question.

2 décembre 2010

Sarko, notre redac chef bien aimé

Il est beau notre président devant Claire, David et Michel. Charisme, détermination, connaissance des dossiers. Le nouveau Sarkozy s'est présenté devant les Français dans son habit de lumière. Celui qui les éblouis. Et donc les empêcher de voir.

Outre ces approximations sur l'Allemagne ou encore Woerth (cf Libé du 18 novembre), notre Président a allègrement piétiné les journalistes. C'est donc un super rédacteur en chef que les téléspectateurs ont pu voir mardi dernier. Une leçon sur la hiérarchisation de l'information qu'aucun des trois confrères présent n'ont semblé contredire. Pire, Claire Chazal, s'est vu clairement humiliée par le chef de l'État à plusieurs reprises. Pour lui les journalistes semblent incompétents.

Et déjà De Gaulle avait une mauvaise image d'eux. En 1963, il disait à Alain Peyrefitte, secrétaire d'État à l'information : « Il ne faut pas traiter les journalistes avec trop de considération [...] il faut absolument que cette faune prenne le parti de l'étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole »1.

Avec une telle considération de la part des chef d'État, pas étonnant que la France soit si mal classée par RSF pour sa liberté de la presse.

  1. Alain Peyrefitte: C'était de Gaulle, Editions de Fallois/Fayard, 1994

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2 décembre 2010

Et un journal de moins au Maroc...

une_magrheb
L'hebdomadaire arabophone marocain Nichane a annoncé vendredi 1 octobre dans un communiqué sa fermeture en raison d'un endettement trop important suite à «
un boycott publicitaire persistant initié par de multiples grands annonceurs étatiques proches du pouvoir ». Cela faisait quatre ans que l'hebdo se battait corps et âme pour survivre entre procès, amendes, fermeture temporaire et autres saisies. A sa création en 2006, Nichane se voulait être le journal « laïque et moderniste du Maroc » et n'hésitait pas à parler religion, politique et tabous. La petite goutte qui a fait déborder le seuil de tolérance du gouvernement a été la parution, conjointement avec le quotidien français Le Monde, d'un sondage (qui s'est avéré être positif...) sur les 10 ans de règne du roi Mohammed VI en juillet 2009. Les journaux ayant publié ce sondage ont été interdits à la vente sans décision de justice préalable. De là, alors que Nichane se vendait à 20 000 exemplaires par semaine, ses recettes publicitaires ont chuté de 77%.

 

D'où viennent donc les principaux annonceurs de la presse écrite au Maroc ? Des organismes publics, dépendant du pouvoir et du Holding Royal ONA/SNI, un réseau d'annonceurs puissants, dont la famille royale est actionnaire directement... Lorsque le roi Mohammed VI est monté sur le trône en Juillet 1999, la presse a connu un moment de répit et de liberté. Mais ce fut éphémère. le dernier classement annuel sur la liberté de la presse dans le monde de l'association Reporters Sans Frontières vient confirmer ces propos : le Maroc se retrouve au 127e rang sur 175 pays classés alors qu'ilétait à la 89ème place en 2002.

 

Autres cas similaires, Driss Chahtane, journaliste à Al-Michaal et le directeur du quotidien Al-Jarida Al-Oula, Ali Anouzla ont été condamnés respectivement en octobre 2009 à un an de prison ferme et à un an de prison avec sursis et 10 000 dirhams d'amende (885 euros) pour avoir publié des articles sur la santé du roi. Le rédacteur en chef Taoufik Bouachrine et le caricaturiste Khalid Gueddar du journal Akhbar Al-Youm, ont été poursuivis et condamné à trois ans de prison avec sursis et 3 millions de dirhams (266 400 euros) d'amende après avoir publié une caricature de Moulay Ismaïl, cousin du roi. En janvier 2010, le Journal hebdomadaire, a fermé suite un boycott publicitaire important. Et la liste est encore longue. Pourtant, le ministre de la communication, Khalid Naciri affirme que «jamais la liberté de la presse ne s’est mieux portée ».

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